La traque continue – Ce groupe de régulateurs veut tout savoir de vos cryptomonnaies

Souriez, vous êtes filmés – On s’en souvient, les rumeurs avaient agité la cryptosphère à l’été 2019 : il se murmurait que le Groupe d’Action Financière, grand manitou des autorités financières, projetait alors de nouvelles règles globales très strictes pour encadrer les activités liées aux cryptomonnaies. Si la rumeur avait été démentie, le GAFI n’a pas abandonné le sujet pour autant.

Le GAFI et les cryptomonnaies, toute une histoire

Le GAFI (Groupe d’Action financière), c’est donc cet organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme qui édicte à l’occasion des recommandations globales à destination de ses pays membres.

Et s’il avait été question de cet organisme l’été dernier, c’est que certains acteurs de la cryptosphère avaient pris peur face à l’émergence possible de nouvelles normes, à savoir la mise en place d’un système transnational de recueil d’informations financières s’imposant de fait aux crypto-bourses.

En résumé, ce cadre alors en discussion devait forcer les sociétés du secteur à partager les informations personnelles de leurs crypto-clientèles, et à bien plus communiquer à ce propos entre elles… mais aussi avec les diverses autorités de par le monde – ce que l’on appelle la règle du voyageur.

Une nouvelle saison de Profilage, à la sauce crypto

Et le GAFI remet ça, dans un rapport récemment publié sur son site officiel, en s’interrogeant sur les signaux faibles qui peuvent alerter les autorités quant au caractère litigieux de certaines transactions crypto. En effet, comment détecter que des transactions en cryptomonnaies sont suspectes ?

Ce rapport en soi ne surprendra pas grand monde, et pour cause : il est surtout empli de banalités que l’on espère déjà appliquées dans le monde fiduciaire traditionnel si l’on envisage réellement de repérer n’importe quel type d’activité financière louche.

En effet, et l’on espère que vous êtes vissés à votre chaise pour ne pas vous effondrer de surprise, mais sachez que selon le GAFI, peuvent être indicateurs d’une activité suspecte liée à du blanchiment d’argent les éléments suivants.

  • Si vous recevez des sommes de cryptomonnaies gargantuesques et sans rapport avec votre niveau de revenu réel (pro tip : si vous êtes au chômage longue durée et avez fini votre inscription sur Coinbase en remplissant votre KYC, recevoir du Bitcoin envoyé par le fils spirituel de Pablo Escobar sur votre compte, c’est une mauvaise idée).
  • Si vous recevez et envoyez continuellement de grosses sommes en cryptomonnaies de et vers des localités très exotiques connues pour leurs statuts de paradis fiscaux (une grande idée, à n’en pas douter).
  • Si vous convertissez sans logique apparente vos cryptomonnaies en autres cryptomonnaies, souvent et sur un rythme paraissant suspect (bon courage pour différencier ça du comportement normal de n’importe quel binancien addict).
  • Si vous utilisez des plateformes de trading en P2P, ou si vous utilisez une crypto-bourse classique, mais pour y acheter des démoniaques cryptomonnaies anonymisantes (comme le Monero).
  • Et enfin, et sans être exhaustif, l’utilisation de techniques d’anonymisation comme des mixeurs, de et vers des sites considérés comme louches (qu’il s’agisse de transactions étiquetées comme liées au Darknet, ou de pyramides de Ponzi crypto classiques).Le GAFI poursuit donc son étude de la cryptosphère, et le moins que l’on puisse dire est que nous ne sommes pas sortis de l’auberge. La tendance de fonds des régulateurs ne semble pas s’infléchir quoi qu’il en soit : les cryptomonnaies,  ça se surveille ! 

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