Goldman Sachs passe à la caisse : 2,5 milliards de $ d’amende pour en finir avec un scandale

Des têtes tombent petit à petit – Les autorités accusent souvent Bitcoin de favoriser le blanchiment d’argent. Mais en regardant de plus près les scandales financiers, on s’aperçoit vite que les lessiveuses utilisent le billet vert.

La banque Goldman Sachs vient de plaider coupable dans l’affaire 1MDB et devra verser plusieurs milliards de dollars d’amende au Department of Justice américain.

Le scandale 1MDB : au moins 4,5 milliards de dollars détournés ?

1Malaysia Development Berhad (1MDB) était un fonds d’investissement appartenant à l’État malais. Ce fonds a notamment été dirigé par Najib Razak, le Premier ministre du pays. Créé en 2009, 1MDB a organisé, entre 2012 et 2013, une levée de 6,5 milliards de dollars conduite par la banque Goldman Sachs. C’est sa filiale asiatique qui s’est occupée de vendre les obligations correspondantes. Le fonds était alors endetté à hauteur de 12 milliards de dollars.

L’argent récolté devait servir à installer des centrales électriques et à construire un nouveau district financier dans la capitale du pays, Kuala Lumpur. Goldman Sachs Asia aurait donc récolté 593 millions de dollars de commission lors de l’émission de ces obligations. Une somme nettement supérieure aux commissions habituelles pour ce genre de deal.

Selon le Department of Justice, la banque aurait permis de détourner plus de 4,5 milliards de dollars. Cet argent a servi à acheter des biens immobiliers, des yachts, des produits de luxe et même à financer le film Le loup de Wall Street.

Le Premier ministre malaisien a, par exemple, reçu un virement de 681 millions de dollars directement sur son compte bancaire. Une affaire de corruption que n’auront pas apprécié ses électeurs, qui l’ont évincé du gouvernement après les 61 ans à la direction son parti.

Le businessman Jho Low est l’homme clé de l’affaire. Il a organisé le détournement des fonds grâce à une multitude de sociétés-écrans.

Goldman Sachs paie 2,5 milliards de dollars pour ne pas être inquiétée

Le 24 juillet dernier, Goldman Sachs avait promis de verser 2,5 milliards de dollars au gouvernement malaisien. En échange, ce dernier devait accepter d’abandonner les charges retenues contre la banque.

En plus de ces 2,5 milliards, Goldman Sachs devra également retourner 1,4 milliard de dollars d’actifs saisis par la justice américaine.

L’ancien Premier ministre, Najib Razak, et Jho Low sont donc les 2 personnages les plus connus de cette affaire. Mais de nombreuses personnes ont participé à cette opération de corruption et de blanchiment.

  • Les producteurs du film Le loup de Wall Street (Red Granite Pictures) ont ainsi payé 60 millions de dollars au DoJ pour échapper aux poursuites.
  • La Malaisie a également saisi 340 millions de dollars qui s’étaient retrouvés sur les comptes de PetroSaudi International à Londres.
  • Les autorités singapouriennes ont mis la main sur 25 millions de dollars qui avaient été détournés par l’ancien banquier de Goldman Sachs, Roger Ng.
  • Tim Leissner, DG de la succursale de Goldman en Asie du Sud-Est, a plaidé coupable pour blanchiment et devra régler 43,7 millions de dollars.

La Suisse et Singapour poursuivent aussi de nombreuses banques qui auraient permis de blanchir les fonds détournés. Parmi elles, UBS Group, DBS Group, Credit Suisse, United Overseas Bank et Standard Chartered. Plusieurs fonds des Émirats arabes unis ont également participé au détournement des fonds.

Comme toujours, les têtes pensantes de l’opération ont nié jusqu’au bout avoir commis ces actes répréhensibles. Quant aux transactions douteuses qui étaient passées sous les radars des services de conformité, Goldman Sachs avait reporté la faute sur ses employés.

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